Les 8 et 9 avril 2025, Abidjan s’est transformée en carrefour stratégique de l’innovation technologique africaine à l’occasion des Blockchain & AI B2B Days, un événement majeur organisé par la Chambre de Commerce UE-Afrique (EUACC). Cette rencontre de haut niveau a réuni des startups prometteuses, des experts du numérique, des décideurs publics ainsi que des représentants d’institutions africaines et européennes. Objectif : encourager des partenariats concrets et durables autour des technologies émergentes, et démontrer que l’Afrique n’est plus seulement un marché de consommation, mais un espace de création et d’innovation dans le domaine de la blockchain et de l’intelligence artificielle. En deux jours, Abidjan a prouvé que le continent pouvait porter une vision technologique ambitieuse, inclusive et tournée vers l’impact.
Une vision inclusive portée par Sonia Toro
À travers une intervention marquante, Sonia Toro, directrice exécutive de l’EUACC, a voulu briser les idées reçues selon lesquelles les technologies avancées comme l’IA et la blockchain seraient réservées aux pays les plus industrialisés. Elle a défendu une vision décentralisée de l’innovation, plaidant pour que les acteurs africains entrepreneurs, chercheurs, institutions s’approprient ces outils pour construire des solutions endogènes. Selon elle, il est essentiel de placer les communautés locales au cœur de cette transformation numérique, en concevant des projets à fort impact social, capables de résoudre des défis locaux comme l’accès à l’éducation, la traçabilité dans l’agriculture ou encore la digitalisation des services publics. Une approche inclusive, orientée vers l’autonomisation et la résilience.
Des startups innovantes à l’honneur
L’événement a aussi été un tremplin pour de jeunes entreprises africaines venues démontrer leur capacité à rivaliser d’audace et de pertinence. Neuf startups, issues principalement du Ghana et de la Côte d’Ivoire, ont présenté des solutions concrètes s’appuyant sur la blockchain et l’intelligence artificielle, dans des domaines aussi variés que la finance, l’énergie ou la logistique. Trois d’entre elles ont été particulièrement distinguées : Digitech (Côte d’Ivoire), récompensée pour sa solution la plus évolutive et son potentiel de déploiement à grande échelle ; Npontu (Ghana), saluée pour son approche originale et innovante ; et Akwabaci.com, également ivoirienne, qui a conquis le jury avec un projet audacieux et orienté vers l’inclusion, décrochant le prix Coup de cœur. Ces distinctions montrent que le dynamisme entrepreneurial africain ne cesse de se renforcer, porté par des talents visionnaires.
Des échanges enrichissants et des perspectives prometteuses
Au-delà des démonstrations, les tables rondes ont donné lieu à des échanges riches entre acteurs du secteur privé, institutions étatiques, incubateurs et grandes plateformes technologiques. Des représentants de Binance Africa, de StratejAI, ainsi que de partenaires techniques comme la GIZ ou l’Union européenne ont partagé leurs retours d’expérience et leurs perspectives sur les enjeux de gouvernance, de réglementation, de formation et d’infrastructure. Il est ressorti un consensus fort : pour que la blockchain et l’IA deviennent de véritables leviers de transformation en Afrique, il faut un accompagnement politique clair, un environnement favorable à l’innovation, et une inclusion active des jeunes et des femmes dans l’économie numérique. Ces discussions ont semé les graines d’alliances futures et ouvert des pistes concrètes de collaboration.
Cap sur l’Abidjan Blockchain Week
Fort de cet élan, la Chambre de Commerce UE-Afrique a annoncé l’organisation prochaine de la Semaine de la Blockchain d’Abidjan, prévue pour juillet 2025. Ce rendez-vous sera l’occasion d’approfondir les réflexions entamées, d’élargir le réseau des acteurs du numérique et d’attirer de nouveaux investisseurs sur le continent. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à positionner Abidjan et plus largement l’Afrique de l’Ouest comme un hub régional d’innovation numérique. La dynamique enclenchée par les B2B Days montre que l’Afrique ne se contente plus d’observer les révolutions technologiques mondiales : elle entend en devenir un acteur moteur, créatif et influent.
Source : cio-mag.com